The Economist a pris l'excellente décision de publier une lettre qui révèle la vérité sur les crimes d'honneur:
Les crimes d'honneur
Aymenn Jawad
Cardiff
Les crimes d'honneur
Monsieur - Le titre de votre article sur les crimes d'honneur en Syrie pose la question : «La loi change. Les attitudes vont-elles aussi changer ? » (18 juillet). La réponse c'est qu'il est plus facile de changer les lois que le cœur des gens. S’il y a encore des crimes d’honneur dans le monde musulman, ce n’est pas à cause du manque de volonté des législateurs d’adopter des lois punissant ces crimes. La raison principale pour laquelle ces crimes persistent est que non seulement les imams, les muftis et les ayatollahs n'ont jamais condamné ces crimes mais qu'en fait, ils les approuvent.
Par exemple, le «Umdat al-Salik», un manuel sur la charia, affirme que « les représailles sont obligatoires » contre toute personne qui commet un meurtre, sauf lorsqu’«un père ou une mère (ou leurs pères ou mères) » tuent « leurs enfants ou les enfants de leurs enfants ». Par conséquent, celui qui tue son enfant pour des raisons «d'honneur» n'encourt aucune peine en vertu de la loi islamique.
Une situation similaire prévaut en matière d'excision. Si cette pratique est encore très répandue en Égypte malgré qu’elle soit interdite, c’est parce que les religieux musulmans la considèrent comme conforme à la principale tradition islamique.
Il ne suffira pas, comme le demandent les défenseurs des droits humains, qu’il y ait un « changement plus fondamental dans l'attitude de ceux qui rédigent les lois et les mettent en application ». Il faut aussi qu'il y ait une discussion ouverte sur les racines islamiques de pratiques comme les crimes d'honneur et qu’on demande à ceux qui font autorité en matière de charia de renoncer à justifier les crimes d'honneur et d’enseigner les raisons pour lesquelles ces crimes sont injustes dans le cadre d'une interprétation réformée des textes islamiques. Sinon, les attitudes ne changeront pas et la pratique des crimes d'honneur se poursuivra dans le monde musulman et au sein des communautés musulmanes en Occident.
Par exemple, le «Umdat al-Salik», un manuel sur la charia, affirme que « les représailles sont obligatoires » contre toute personne qui commet un meurtre, sauf lorsqu’«un père ou une mère (ou leurs pères ou mères) » tuent « leurs enfants ou les enfants de leurs enfants ». Par conséquent, celui qui tue son enfant pour des raisons «d'honneur» n'encourt aucune peine en vertu de la loi islamique.
Une situation similaire prévaut en matière d'excision. Si cette pratique est encore très répandue en Égypte malgré qu’elle soit interdite, c’est parce que les religieux musulmans la considèrent comme conforme à la principale tradition islamique.
Il ne suffira pas, comme le demandent les défenseurs des droits humains, qu’il y ait un « changement plus fondamental dans l'attitude de ceux qui rédigent les lois et les mettent en application ». Il faut aussi qu'il y ait une discussion ouverte sur les racines islamiques de pratiques comme les crimes d'honneur et qu’on demande à ceux qui font autorité en matière de charia de renoncer à justifier les crimes d'honneur et d’enseigner les raisons pour lesquelles ces crimes sont injustes dans le cadre d'une interprétation réformée des textes islamiques. Sinon, les attitudes ne changeront pas et la pratique des crimes d'honneur se poursuivra dans le monde musulman et au sein des communautés musulmanes en Occident.
Aymenn Jawad
Cardiff
Source: The Economist via MASH (traduction par Poste de veille)